Note d’intention
Le travail du sexe en bord de route a évolué depuis l’avènement d’internet. Certain·es TDS (Travailleur·euses du sexe) continuent cependant à officier en bord de route, bien qu’une loi adoptée en 2016, qui pénalise les clients, les oblige à encore plus de discrétion. Le racolage prend alors de nouvelles formes. En Occitanie, les habitués connaissent les lieux et comprennent les marqueurs de leur présence : une chaise vide, un gilet jaune accroché à un poteau ou un morceau de ruban plastique…
Les mots de la photographe
« Le travail du sexe est légal en France ; les travailleuses paient leurs impôts, et depuis 2016, c’est le client qui devient légalement répréhensible. Cette loi, censée dissuader les clients et donc réduire la prostitution, a pourtant un effet pervers. Dans le cas du travail du sexe en bord de route, cela pousse les TDS à s’éloigner encore davantage, car les clients craignent de se faire repérer. Cela accroît l’isolement des travailleuses et les expose à davantage de risques. La prostitution devient moins visible, mais elle n’en est pas moins présente. Mon travail s’est concentré sur leur environnement de travail, hors du commun, et sur les signes de leur présence. Ce projet a démarré de zéro pour moi. Après un gros travail de recherche, et grâce à l’aide d’associations telles que Hope and Joy ou le Mouvement du Nid 31, j’ai pu partir à la rencontre des travailleuses sur les routes de la campagne occitane. »