Itinéraire d’une passion
Après des études en sciences politiques et sociologie, à la suite desquelles Léa s’orientait vers une carrière de chercheuse, elle choisit de renouer avec la photographie. Cette discipline, qu’elle pratiquait jusqu’alors en amateur, l’amène à pousser la porte de l’ETPA pour en apprendre plus sur la technique photographique. « Je me suis essayée au plus de procédés photographiques possibles » déclara t-elle à propos de sa première année. Elle débute en effet par une année de praticien avant de rejoindre directement la troisième année d’approfondissement.
Au cours de ses années au sein de l’école, Léa s’est exercée aux divers procédés photographiques sous la houlette d’artistes reconnus dans le métier. Elle raconte d’ailleurs que son shooting le plus marquant fut la rencontre avec Fred Goyeau, tireur argentique émérite, dont le savoir-faire et l’exigence du tirage ont constitué pour elle un précieux enseignement.


De la sociologie à l’objectif
Au cœur de son travail, Léa Pignard place l’enquête sociale, balayant tensions idéologiques, fractures sociales et dynamiques de genre. Depuis deux ans, elle mène des projets photographiques ambitieux où chaque image prolonge ses questionnements sur les rapports de pouvoir, les constructions sociales et les récits collectifs.
Fidèle à l’esprit de la photographie documentaire, elle scrute les contradictions des récits contemporains et la manière dont la mémoire collective se forge. Elle développe en effet une fiction documentaire centrée sur la guerre civile espagnole et l’exil, un projet nourri autant par ses recherches sociologiques que par son désir de faire revivre les témoignages oubliés. Sa double expertise en sciences sociales et en techniques argentiques lui confère ainsi une vision singulière de la photographie documentaire.


Art, enquête et exposition
Léa souhaite poursuivre et approfondir sa série El arte pesa más que nunca, qu’elle considère comme essentielle pour interroger le devenir des œuvres d’art en temps de guerre. Parallèlement, sa série Azzopardi ou la mécanique des classes est actuellement exposée à la Galerie Les Hautes-Lumières, au Minimistan, tiers-lieu grenoblois. À travers ces projets, Léa entend continuer d’allier rigueur sociologique et esthétique, affirmant ainsi sa place parmi les nouveaux talents de la photographie documentaire française.
-> Retrouvez Léa Pignard sur Instagram et découvrez son site internet.
-> Exposition en cours à la galerie Les Hautes-Lumières au Minimistan
Crédits Portrait Noir et Blanc : ©chochanarosso
Crédits Photographies : ©céciledomenech