Du hobby d’adolescente au Grand Prix Photo ETPA 2025
Depuis ses 14 ans, la photographie est pour Agathe Baur plus qu’une passion : une évidence. Découverte grâce à une amie, elle s’est rapidement imposée comme une pratique quotidienne. Si elle s’est d’abord orientée vers un baccalauréat général, avec pour spécialités sciences économiques et sociales ainsi qu’histoire, géographie, géopolitique et sciences politiques, c’est l’appétit pour l’image qui a guidé son parcours. Après une licence d’histoire politique et une prépa Sciences Po, où elle affinait son sens critique et son regard analytique, Agathe choisit de se consacrer pleinement à son art en intégrant l’ETPA. Cette décision marque alors un tournant décisif vers une carrière photographique.
« N’ayant à la base que très peu de connaissances techniques et visuelles, la formation m’a permis d’acquérir une culture artistique solide, de développer mon regard et d’affiner ma technique dans des domaines photographiques très diversifiés. » déclare t-elle. Son engagement pour l’image a ainsi résonné avec un enseignement exigeant, où les workshops l’ont poussée hors de sa zone de confort, affinant ses savoir-faire techniques.
Du théâtre miniature à la critique sociale
Au cœur de sa pratique, la mise en scène tient lieu de signature : Agathe construit ses images comme de véritables miniatures de théâtre visuel. Elle élabore en amont des palettes chromatiques maîtrisées, choisit chaque accessoire et chaque éclairage, afin de donner vie à des univers aussi oniriques qu’ironiques. Sa démarche consiste à traiter de thèmes tels que les normes sociales, les comportements intériorisés ou les enjeux sociétaux, en jouant sur le contraste entre la gravité du propos et une apparente légèreté visuelle.
À travers ses séries Les amants du Déclin et Not all men but society , exposées respectivement au Synest Festival de septembre 2024 et à la Médiathèque de Calvisson en février 2025, elle invite le spectateur à une prise de conscience avec inventivité. Agathe interroge ainsi notre regard et nos habitudes tout en offrant au spectateur un plaisir esthétique teinté d’humour décalé.
Des challenges marquants et des ambitions assumées
« Ce ne sont pas forcément les shootings les plus réussis qui laissent la plus grande empreinte, mais plutôt ceux qui nous donnent le plus de fil à retordre. » Parmi les expériences les plus marquantes d’Agathe, un shooting de nature morte en studio, réalisé à partir d’abats récupérés chez un boucher, reste gravé dans sa mémoire. L’atmosphère irrespirable sous les flashs a transformé cette séance en défi alors que la photographie finale n’a pas intégré sa série (une vidéo sur le shooting est tout de même visionnable sur ses réseaux).
Forte de ces expériences, Agathe, dorénavant Grand Prix Photo ETPA 2025, ambitionne de s’installer à Paris pour rejoindre un studio. Elle souhaite désormais découvrir de grandes productions lors de shooting de mode ou de publicité, en poursuivant en parallèle ses créations personnelles et commandes variées.
