À partir de septembre 2023, la formation Jeu Vidéo sera transférée et dispensée à l'ESMA (Montpellier, Rennes et Toulouse).

Plus d'infos
isabelle-ballet-4-recoupee.jpg

Workshop sur le Sound Design avec Isabelle Ballet

31/03/2021 - 7 minutes
Actualité
Toulouse

Isabelle Ballet est une des premières femmes en Europe à avoir travaillé en tant que directrice audio, chez Ubisoft. Cette professionnelle de renom, qui se qualifie comme une "joueuse curieuse", nous a fait le plaisir de venir rencontrer nos étudiants en jeu vidéo à Toulouse, durant deux journées.

 

Bonjour Isabelle, pourriez-vous vous présenter en quelques phrases ?

"J’ai travaillé pendant 18 ans chez Ubisoft comme directrice audio, j’ai notamment participé à la création de trois Splinter Cell, de quatre Lapins Crétins, mais aussi de Red Steel 2 et, de Dark Messiah. Plus récemment j’ai œuvré sur le jeu Mario et les Lapins Crétins.

Récemment j’ai quitté Ubisoft pour revenir dans la région toulousaine, qui est ma région natale, où je suis actuellement directrice de projet dans une entreprise qui fait de l’intelligence artificielle (Synapse). Ce nouveau poste m’a permis de rester dans un secteur créatif, conservant également l’aspect innovation et tech dans mon travail."

 

En quoi consiste le métier de directrice audio ?

"Cela consiste à créer toutes les intentions artistiques audio au moment de la conception du jeu, et à penser la direction technique, tout en manageant l’équipe audio. 

Une des particularités de l’audio, c’est que l’on est amené à travailler avec tous les corps de métiers de l’équipe de développement d’un jeu. On travaille aussi bien avec les programmeurs que les graphistes, et même énormément avec les game designers. Le milieu du jeu vidéo est très excitant pour cela. On travaille tous ensemble, tout le temps et avec des profils très différents. Selon moi, c’est ce qui fait la richesse de ce métier et de cette industrie.

Pour obtenir un bon jeu, il faut que tous les corps de métiers puissent communiquer entre eux. Lorsqu’il y a des problèmes de communication entre les corporations, cela se ressent sur l’expérience de jeu. En audio on travaille d’autant plus avec tout le monde que l’on met du son partout. Le son est présent dans les décors, sur les personnages, sur les mécaniques de game play, mais aussi sur les trailers du jeu."

 

Qu’êtes-vous venue aborder avec les étudiants durant ces deux jours ?

"Comme il n’y a pas de spécialité audio à l’ETPA, l’idée était de leur donner une idée plus précise de ce qu’est le travail d’un designer audio ; de la conception du jeu jusqu’à son rendu final.

Souhaitant leur montrer la façon dont travaille l’audio designer avec les autres corps de métiers, j’ai fait un focus sur la conception de la bande son. C’est une étape très importante dans la création d’un jeu et beaucoup de choses se jouent à ce moment-là.

Il était aussi intéressant pour les étudiants de constater que la manière dont travaille l’audio designer, lors de la création de la direction technique, artistique et des intentions audios, est très proche de la façon dont travaille les graphistes et les game designers. Durant mon intervention, j’ai donc fait des parallèles entre ces métiers, pour que les étudiants s’aperçoivent que les problématiques des audio designers recoupent les problématiques des autres concepteurs de jeux vidéo, tels que les graphistes ou les level designers."

 

Quelle formation avez-vous suivi pour faire ce métier ?

"À la base je suis ingénieure du son (École nationale supérieure de l'audiovisuel à Toulouse). J’ai commencé par travailler à la radio, car à la base je ne me destinais pas du tout au jeu vidéo. D’autant plus qu’à l’époque, ce n’était pas une industrie aussi présente qu’aujourd’hui.

En 2000, je suis tombée par hasard sur Ubisoft où je pensais rester seulement un ou deux ans. Puis ce que j’y ai découvert m’a beaucoup intéressé. J’ai constaté que c’était un milieu dynamique, qui évoluait très rapidement. J’ai eu la chance de vivre l’expansion du jeu vidéo et l’avancé technologique qui nous a permis d’évoluer et de faire sans arrêt des choses de plus en plus intéressantes."

 

Vous avez été l’une des premières femmes à travailler dans le milieu audio du jeu vidéo. Que pensez-vous de la présence des femmes, aujourd’hui, dans ce secteur ?

"Nous sommes loin d’avoir atteint l’équité, et le fait même de poser cette question montre que le compte n’y est pas.  Je crois que l’on est, aujourd’hui, entre 25 et 30% de présence des femmes, tous métiers confondus, dans les studios en France. Il y a donc encore du travail avant que l’on arrive à un équilibre, mais au cours de ces 18 années chez Ubisoft, j’ai vu ce taux progresser et j’espère que cela va continuer. Il est normal que les femmes participent à ce domaine car on a tous quelque chose à apporter. Dans une équipe de développement, plus il y a de profils différents et plus cela enrichit un jeu.

En tout cas je ne pense pas qu’il y ait plus de machos dans le monde du jeu vidéo qu’ailleurs. Pour moi le problème n’est pas lié au secteur, mais plutôt à la société en général. Heureusement il y a une grosse prise de conscience actuellement et j’espère que cela permettra de faire évoluer les choses. Il y a encore pas mal de travail à faire, mais c’est en parlant de cela, notamment à l’école, que la situation s’améliorera.

La proportion de filles que j’ai pu rencontrer dans les promotions de l’ETPA, à Toulouse, est à peu près équivalente à la représentation des femmes dans l’industrie du jeu vidéo, à l’heure actuelle."

 

Que conseillerez-vous aux jeunes femmes qui souhaiteraient faire des études de jeux vidéo et travailler dans ce secteur ?

"Je leur conseillerais de faire leur métier du mieux possible, d’être à fond dans leur passion sans s’embarrasser de ces questions-là. Il faut faire confiance à la société, en espérant que les choses évolueront naturellement et qu’on en vienne à ne plus se demander “est ce que l’on a un homme ou une femme à ce poste ? “ ; mais plutôt “est ce que l’on a quelqu’un de compétent, qui a de bonnes idées et qui est capable d’apporter quelque chose ?

 

Qu’est ce qui est le plus important pour vous lors de l’apprentissage du jeu vidéo ?

"On voit souvent le milieu du jeu vidéo comme quelque chose de très technique, mais je pense qu’il faut surtout penser à développer sa propre curiosité, sa créativité et sa culture. Il ne faut pas laisser la technique nous bloquer car les outils ne sont qu’un moyen, ils ne doivent pas devenir un blocage. On finit toujours par dompter les outils."

 

Quel genre de gameuse êtes-vous ?

"Vu que je n’étais pas une fan de jeux vidéo, à la base, je suis arrivée dans ce milieu en étant assez curieuse et ouverte à tout. Je ne suis pas devenue une grosse gameuse et je finis rarement les jeux auxquels je joue. Par contre je joue à plein de jeux différents. En fait je suis une joueuse curieuse."

isabelle-ballet-1.jpg
isabelle-ballet-2.jpg
isabelle-ballet-3.jpg
isabelle-ballet-4.jpg
Sur la même thématique
oh-sheep-selection-big-festival-2023

Oh Sheep ! sélectionné pour le plus gros festival du jeu vidéo d’Amérique Latine

31 mai 2023

Le plus gros festival du jeu vidéo en Amérique LatineC’est une nouvelle sélection pour Oh Sheep !. Le jeu vidéo vient d’être sélectionné dans la catégorie “Jeux Étudiants” du BIG Festival, qui se tiendra à Sao Paulo du 28 juin au 2 juillet 2023. Ce festival, qui n’est autre que l’événement phare du jeu vidéo en Amérique Latine, a rassemblé en 2022 près de 30.000 fervents passionnés de jeux vidéo et 1,6 millions de participants online ! Des chiffres en constante progression, et qui devraient, cette année encore, pulvériser des records. L’événement offre une formidable occasion pour tous les gamers de tester de nouveaux jeux vidéo, et même d’échanger avec leurs développeurs. Créé en 2012, le Brazil International Games (BIG) Festival a su se créer une solide crédibilité au fil des ans, pour devenir aujourd’hui le festival et le marché du jeu vidéo le plus important d’Amérique Latine. Pour cette nouvelle édition, ce sont près de 200 jeux et 50 nouvelles sorties qui seront présentés, représentant aussi bien le travail de développeurs indépendants que de gros éditeurs internationaux. Cette année, l’événement rassemblera également des influenceurs du monde du gaming, et proposera près de 120 heures de conférences et de talks sur des thématiques diverses.  Un univers déjanté qui fait des émulesOh Sheep, créé en 2022 par Joseph RONZIER, Elvis GUERNION, Kevin NABOT, Yann LAFORGE, Mathieu CHAFFRE, Antoine RENOU, Ugo TABONE, Etienne BENOIT et Simon ROBERT, suit les aventures de Placidie, une jeune femme qui se voit projetée dans un lieu inconnu, aux couleurs et aux graphismes exotiques, et qui cherche par tous les moyens à retrouver sa famille. Le joueur l’accompagne dans cette quête, et peut compter à cette fin sur le soutien des moutons pour y parvenir. Un univers un brin déjanté, qui a su charmer le comité de sélection du BIG Festival. Pas étonnant lorsque l'on sait que c'est cette même équipe qui a remporté le Grand Prix ETPA 2022 (ETPA qui devient ESMA à la rentrée 2023). Félicitations aux jeunes réalisateurs du jeu vidéo, à qui les équipes de l’ESMA souhaitent bonne chance atteindre les marches du podium !

Etpa - Actualités
conference-de-geoffrey-tichadelle-2

Live Twitch - Entretien avec Geoffrey Tichadelle, Game designer chez Ubisoft

26 avril 2023

Geoffrey Tichadelle, ancien étudiant de notre formation Jeu Vidéo, est venu nous parler des différents métiers de cette incroyable industrie, et plus particulièrement du sien, celui de Game Designer. Deux de nos étudiants étaient également présents pour échanger avec lui, ainsi que le public en ligne. Tous ont pu lui poser des questions, ce qui en a rassuré certains et éveillé des vocations chez d’autres.Une entrevue entre ancien et nouveaux étudiantsMercredi 19 avril, nous avons eu le plaisir de recevoir Geoffrey pour un live Twitch. Cette conférence, ou plutôt cette entrevue, a permis à nos étudiant et au public de découvrir le parcours de cet ancien de l’école ETPA (formation maintenant dispensée à l’ESMA). Il a d’abord évoqué son parcours professionnel, l’amenant tour à tour à travailler sur des licences populaires telles que Baldure’s Gate et Beyond Good and Evil, ou encore Wolcen. D’abord stagiaire chez Larian Studio, ses expériences successives l’ont finalement amené chez Ubisoft, le studio montpelliérain dans lequel il participe actuellement au développement de BGE2. Une suite très attendue par les fans du 1er opus !« J'ai commencé avec un studio qui a une certaine renommée. Larian, c’est quand même l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur studio de jeux vidéo au monde en termes de RPG (jeu de rôle), donc c'est sûr que sur le CV ça aide beaucoup […] »Plusieurs thèmes ont pu être abordés au cours de cette grosse heure et demie de discussion. Après un rapide résumé de sa formation et de son parcours pro, les questions se sont en majorité concentrées sur l’intérêt de faire une école comme la nôtre, mais aussi comment mettre toutes les chances de son côté pour travailler dans le jeu vidéo, ou encore comment décrocher son premier stage.« L’école m’a notamment apporté un réseau. Aujourd’hui, on a un groupe sur Discord qui est extrêmement actif, avec des gens qui posent des offres d'emploi tous les jours. On est un groupe, une communauté finalement, car nous partageons le même vécu, on vient du même endroit, et tout de suite ça crée des liens. »Il y a eu également quelques digressions, telles que l’impact des nouvelles technologies de l’intelligence artificielle sur les métiers du jeu vidéo, ou tout simplement comment était l’ambiance dans chacun des studios qu’il a occupés.« Est-ce qu'on attend de toi que tu sois déjà prêt et professionnel pour ton stage ? Non, évidemment. Je parle de mon expérience personnelle, mais Larian a un excellent management donc il y a pas du tout eu un management toxique. On était dans une dynamique d'apprentissage, le but était de faire des conneries pour apprendre, évoluer et grandir en tant designer. »Replay vidéoSi vous êtes intéressé par l’ensemble de cette entrevue, cette dernière est en accès libre sur notre chaîne ESMA Jeu Vidéo :Merci encore à Geoffrey, et à nos étudiants, pour cet instant de partage !

Etpa - Actualités
digixart-road-96-mocap

DigixArt réalise une partie de sa motion capture à l'ETPA

09 février 2023

La Cité Créative de Montpellier - qui comprend notamment l’école ETPA - a récemment collaboré avec le studio de jeu vidéo DigixArt, qui a pu profiter d’une partie de ses installations pour son nouveau jeu “Road 96 : Mile 0”.Road 96, meilleur jeu vidéo indépendant (Pégases 2022)DigixArt, c'est un studio de jeux vidéo montpelliérain. Créé en 2015 et récemment racheté par le groupe suédois Embracer, le studio a notamment réalisé Road 96, un jeu vidéo narratif procédural autour du road-trip, qui a rencontré un beau succès lors de sa sortie en 2021. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Road 96 a raflé 5 récompenses à l’occasion des Pégases 2022, et notamment celle du meilleur jeu vidéo indépendant !Et l’année 2023 s’annonce toute aussi intense pour le studio, qui sortira prochainement le préquel de Road 96. Sobrement intitulé Road 96 : Mile 0, le jeu débarque le 4 avril prochain, et sera disponible sur PlayStation, Xbox, PC et Nintendo Switch dès sa sortie. Dans cette version 2023, le joueur incarne successivement Zoé - déjà présente dans Road 96 - et Kaito, deux adolescents issus de milieux sociaux très différents, et emprunts de convictions assez éloignées. Malgré leurs divergences, les deux protagonistes nouent une solide amitié, qui sera sujette à de nombreuses remises en question.Participer au développement des ICC*Ce préquel, assez ambitieux, a permis au studio d’explorer encore plus en profondeur la partie visuelle. Et c’est notamment dans cette optique que la Cité Créative de l’ETPA est intervenue, en permettant aux équipes du jeu d’utiliser le studio de motion capture présent sur le campus. "C’était l’un de nos objectifs lorsque nous avons porté le projet du Campus Créatif de Montpellier : permettre la mutualisation de nos équipements et le développement de compétences au sein de la région, rappelle Coline Moire, directrice de la communication. Depuis la sortie de terre du campus en 2020, cette volonté de devenir un véritable pôle créatif de la métropole devient chaque jour un peu plus concrète !”. Encore deux petits mois à attendre pour découvrir le résultat de cette collaboration !* ICC : Industries Culturelles et Créatives

Etpa - Actualités