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[ALUMNI] Ana Arevalo remporte le Prix Camille Lepage 2021 !

04/08/2021 - 17 minutes
Actualité

Aussi lumineuse que talentueuse, Ana Arevalo est certainement une source d’inspiration pour beaucoup de femmes et de photographes. À seulement 32 ans, cette photojournaliste et artiste visuelle vénézuélienne vient de remporter le prix Camille Lepage pour sa série Días Eternos, un travail au long cours sur la condition des femmes en détention provisoire, dans les prisons du Venezuela, son pays d’origine.

Elle est ainsi la 2ème élève de l’ETPA a remporté ce prix prestigieux, après Romain Laurendeau qui fût le lauréat en 2015, pour son projet de reportage sur la jeunesse algérienne.

Qu’est ce qui t’a poussé à suivre une voie artistique ?

"Étant musicienne et chanteuse, je pense que j’ai toujours eu une fibre créative et artistique, mais la photographie, et notamment la photo documentaire, je l’ai connue à Toulouse. Au Venezuela nous n’avons pas cette tradition de la photo.

Je pense que c’est également ma curiosité qui m’a poussée vers la photographie. Selon moi, sans la curiosité, ça ne fonctionne pas.

Avant de rentrée à l’ETPA, j’ai étudié les sciences humaines à Sciences Po. Je savais déjà que je voulais faire un métier qui ait un impact humain, qui me permette d’aider les gens.

Lorsque j’ai découvert la photographie, en allant dans des expositions et des vernissages, comme au Festival Manifesto et au Château d’Eau, je terminais mes études à Sciences Po et j’avais l’opportunité de continuer mes études en intégrant un master en journalisme.

Mais j’ai rapidement compris que le médium de la photo me permettrait de donner plus rapidement un impact. Je pense qu’en faisant du journalisme ou de la politique, le chemin aurait été plus long avant de pouvoir changer les choses et aider les gens.

Ma passion pour la photo est née en France, mais mon choix était pragmatique : « comment est-ce que je peux vite rendre service et donner rapidement un impact ? »

J’aime aussi beaucoup les gens. J’aime les connaître et je me connecte facilement avec eux. Avec la photo je pouvais satisfaire ma curiosité, donner de l’impact et être créative. C’était parfait."

Quelle formation as-tu suivi à l’ETPA ?

"J’ai suivi le cursus en 2 ans de Praticien Photographe. Je n’ai pas fait la troisième année d’Approfondissement Photographique car je suis partie vivre à Hambourg."

Pourquoi avoir choisi l’ETPA pour apprendre le métier de photographe ?

"Lorsque j’ai dû choisir entre la photo et le journalisme, j’avais déjà la certitude de vouloir faire du documentaire, mais je ne connaissais rien à la photographie, il fallait que j’apprenne tout.

D’un point de vue personnel, ce n’était pas facile non plus car il fallait que j’annonce à mon père que je souhaitais faire une école de photographie et que je lui prouve que cela pouvait être lucratif, que j’allais pouvoir en vivre. Alors, je me suis renseignée sur les cours que l’on enseignait à l’ETPA et j’ai constaté que c’était un programme très complet, où on apprenait tout. J’ai aussi vu que cette école dispensait des cours avec des photographes professionnels, des personnes qui vivaient vraiment de la photographie.

Les cours de praticien photographe m’ont permis d’apprendre l’histoire, la sémiologie, le labo noir et blanc. Il faut toucher la magie de la photo noir et blanc pour comprendre la photographie.

Et puis je vivais à Toulouse, donc c’était impeccable."

Mais d’ailleurs, peux-tu nous dire ce qui t’a amené à Toulouse ?

"En 2009, la ville de Caracas, où je vivais, était considérée comme la ville la plus dangereuse du monde. Il y avait une véritable crise de violence dont j’ai été plusieurs fois victime. La violence touchait tout le monde, et personnellement j’ai failli mourir trois fois.

Je voulais partir et c’est ma mère qui m’a permis de le faire. À l’époque, elle travaillait pour Air France, elle a envoyé un mail à tout le service français pour savoir si quelqu’un pouvait m’accueillir afin que je parte de Caracas et que je quitte cette violence. Et il y a eu Jean Louis, celui que je considère comme mon père français, qui a dit oui. C’est grâce à lui que j’ai atterri à Toulouse."

Selon toi, qu’est-ce que la formation et les profs t’ont apportée ?

"C’était une très belle époque de ma vie. L’école et les professeurs m’ont apportée tous les outils nécessaires pour être photographe, même s’il y avait une grande exigence en termes de pratique photographique.

Je ne pense pas que j’étais une bonne élève…en fait j’étais la pire des élèves. Mon plus gros problème était que je ne savais pas être ponctuelle. Aujourd’hui encore, je n’arrive pas à l’être. J’ai torturé mes professeurs avec ça haha.

Je suis restée très proche de mon ancien professeur, Philippe Guionie. Il est génial et il m’aide encore beaucoup. Il est d’ailleurs mon tuteur pour un travail que je réalise avec National Geographic.

De cette formation, je retiens les échanges que j’ai pu y avoir autour de la photographie. C’est quelque chose de rare, qui n’existe pas dans toutes les écoles. 

J’ai profité du temps que j’avais lors du premier confinement pour faire un master en photographie. J’ai constaté qu’échanger autour de la photo, sur ce qu’est vraiment la photographie, était une chose difficile, et qu’il n’y avait qu’à l’ETPA que j’avais trouvé ça."

Est-ce qu’il y avait une matière que tu appréciais particulièrement ?

"La sémiologie à 100% ! Et le cours d’histoire de la photographie. Je me souviens que le professeur qui enseignait cette matière était Dominique Roux. Il ne sait probablement même pas que j’existe, mais je l’aime beaucoup, il m’a beaucoup apportée.

Je me souviens aussi d’une matière où l’on devait rendre un projet photographique chaque semaine. C’était très difficile à faire car il fallait rendre un travail photographique bien fait, bien séquencé, toutes les semaines. C’était beaucoup de travail."

Est-ce que ça a été facile pour toi d’intégrer le milieu professionnel de la photographie ?

"Lorsque je suis sortie de l’ETPA, j’étais photographe ; mais je ne savais pas comment faire des sous avec mes photos. J’étais un peu perdue et j’ai dû faire mon chemin moi-même, en essayant plein de choses. Les professeurs ne nous avaient pas enseigné cela, peut-être qu’ils ne voulaient pas nous donner le secret pour que nous apprenions à nous défendre nous-mêmes.

Je n’ai pas fait la troisième année d’Approfondissement Photographique parce que je suis tombée amoureuse d’un allemand qui m’a « kidnappée » à Hambourg. Du coup, j’ai de nouveau dû recommencer ma vie et apprendre une nouvelle langue.

Ça n’a pas été simple, pour moi, d’intégrer le milieu professionnel de la photographie car il m’a fallu comprendre le fonctionnement du monde professionnel allemand. Au début, je faisais beaucoup de choses, tels que des portraits de gens, des photos de mariages, des reportages photos pour des anniversaires, etc …

Au bout de deux ans, j’ai été embauchée par Szene, un petit magazine à Hambourg. C’était une expérience géniale car j’étais libre de faire ce que je voulais, on me laissait m’exprimer. Et avec eux, j’ai appris les codes de la photographie éditoriale. Puis, petit à petit, je me suis remise à faire de la photo documentaire, chez moi au Venezuela.

En 2016, j’ai réalisé « The Meaning Of Life », qui retrace l’histoire de la lutte contre le cancer de mon mari ; et en 2017 j’ai commencé mon travail sur les prisons, au Venezuela.

Jane Evelyn Atwood m’a inspirée pour ce travail. Pas forcément sur le fait de réaliser un sujet sur les prisons, mais elle m’a appris qu’on pouvait faire un sujet sur les prisons, que l’on pouvait rentrer dans ces lieux-là.

Elle m’a appris une autre chose très importante qui est le fait que l’on peut prendre le temps. On n’est pas obligé de travailler vite, on peut travailler lentement ! Jane Evelyn Atwood ne travaille pas en courant, lorsqu’elle est avec les gens, elle prend le temps d’être avec eux, et j’ai appris ça d’elle. Ce sont les deux choses que j’ai apprises d’elle et que j’applique encore aujourd’hui."

Quel regard portes tu sur ton parcours ?

"Je ne sais pas, ça ne fait pas si longtemps que ça que je suis photographe. Je suis encore sur le chemin donc c’est compliqué de porter un regard sur ce que j’ai parcouru jusque-là. Je dirais que je me sens la même, je ne me sens pas changée. Mais je me rends compte que j’ai toujours eu la chance de savoir où je voulais aller. Je n’ai pas de doute.

Lorsque j’étudiais la photo, je savais que je voulais faire de la photo documentaire, réaliser des sujets humains, rendre service aux autres et avoir un impact. Alors pour le reste, j’étais une très mauvaise élève car il n’y avait que ça qui m’intéressait. Je savais exactement pourquoi je rentrais dans cette école et le reste m’importait peu.

J’avais un peu honte d’être comme ça car, en France, la culture générale a une grande place. Si on demande à quelqu’un, dans la rue, de donner le nom d’un photographe ou d’un peintre, il t’en donnera un.

Je me rappelle que lors de mon premier jour de classe, à l’ETPA, le professeur avait demandé à chaque élève de citer le nom d’un photographe. Et moi je n’en connaissais aucun, alors j’ai donné le nom d’un artiste peintre vénézuélien, sans dire qui il était. C’était le premier jour de cours de photo, je ne pouvais pas avouer que je ne connaissais pas de nom de photographe."

Quels sentiments as-tu éprouvé lorsque tu as appris que tu avais remporté le prix Camille Lepage ?

"C’était très émotionnant.

En temps normal, ce sont des professionnels qui te nominent et qui décident que tu mérites de recevoir un prix. Pour le Prix Camille Lepage, c’était différent car je désirais vraiment ce prix. Je voulais représenter les principes de cette femme incroyable. Elle était tellement clair dans son chemin, elle avait besoin de comprendre le monde à travers la photo. Il y a beaucoup de choses que j’aime chez Camille Lepage. En plus, elle était de la même génération que moi et je me dis que, peut-être, on aurait pu se rencontrer.

Je voulais avoir ce prix pour perpétuer l’héritage de cette femme. Travailler avec son nom à côté du mien est un honneur.

Et puis, le fait que des gens s’intéressent à ce travail sur les prisons de femmes me procure aussi beaucoup d’émotions et d’honneur, car c’est un sujet dont on parle peu. D’autant plus qu’il s’agit d’un jury de professionnels de la photographie. C’est très important pour moi que des professionnels de la photographie voient mon travail, en ces temps de pandémie, et que ça soit ce projet qui les intéresse. La pandémie est très importante, mais ils ont choisi ce travail qui est très différent de ce qu’on voit aujourd’hui, et c’est un véritable honneur."

Peux-tu me dire quelques mots sur cette série, Días Eternos ?

"Lorsque j’ai déménagé en France, en 2009, c’est comme si j’avais divorcé de mon pays. Je suis partie du Venezuela avec un sentiment de peur et je n’y retournais presque pas.

En 2017, cela faisait 3 ans que je n’étais pas allée chez moi et j’ai vu un changement dramatique. Dans la vie des gens, même physiquement, je voyais leurs corps fatigués de s’être battus contre la crise. Ça les a changés, ça a changé la société, ça a détruit les gens de mon pays et ça se voyait. C’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il fallait vraiment que je fasse ce que j’avais toujours voulu faire, de la photographie documentaire.

Lorsque j’ai testé la photo documentaire à l’ETPA, ce n'était pas pour arrêter ce travail à ma série sur les gitans, à Toulouse ; c’était pour réaliser quelque chose de personnel, un travail sur ce qui me faisait du mal et contre quoi je voulais lutter. Je n’en étais pas vraiment consciente avant, et je l’ai réalisé lorsque je suis rentrée chez moi, en 2017.

À partir de là, tout a commencé au mariage d’un ami. En parlant avec une ancienne camarade de l’école, elle m’a appris qu’une de ses cousines était une journaliste engagée et elle m’a encouragée à la rencontrer. J'ai fait sa connaissance et elle m’a expliqué qu’elle travaillait dans une association pour la défense des droits des détenus. J’ai tout de suite demandé s’il y avait des femmes, et si je pouvais prendre mon appareil photo pour l’accompagner. C’est comme ça que j’ai commencé mon travail sur les centres de détention.

Les conditions de vie de ces femmes sont catastrophiques. Ces femmes n’ont pas de droits, elles n’ont pas d’eau, pas de médicaments, pas de chambre pour dormir, pas de nourriture. La plupart ne connaissent pas leurs avocats et ne savent pas quand elles pourront sortir.

Les villes du Venezuela dans lesquelles j’ai fait mon reportage sont ultra pauvres, c’est la classe sociale la plus pauvre de mon pays. J’ai travaillé dans les prisons du Venezuela de 2017 à 2019, en allant dans deux prisons d’Etat et en interviewant plus d’une centaine de femmes.  

Récemment, j’ai lu une interview de la photojournaliste Donna Ferrato, où elle disait : « Je ne suis pas la mouche sur le mur, je suis l’éléphant dans la chambre ». Et c’est cela que je ressens lorsque je vais à la rencontre de ces femmes. Je ne suis pas discrète ! Je me présente, je raconte mon histoire et je leur demande si elles veulent me raconter la leur.

Mais le Venezuela vit sous une dictature, donc je sais que la situation ne changera pas. Je me suis alors demandée ce que je pouvais faire pour avoir un impact plus national et j’ai décidé d’aller dans d’autres pays, pour photographier d’autres prisons.

Cette année, j’ai travaillé durant trois mois à El Salvador, et avec l’argent du Prix Camille Lepage, je vais poursuivre mon travail dans un autre pays. C’est un projet qui coûte très cher et grâce à ce prix je vais pouvoir le financer.

Depuis 2019, je travaille également sur un autre projet, la maternité chez les adolescentes. Cela m’est venu lors de mon travail dans les prisons, car j’y ai rencontré beaucoup d’adolescentes qui étaient mères. Du fait de leur pauvreté et parce qu’elles doivent nourrir leur enfant ; et parfois même le reste de leur famille, elles volent et terminent en prison.

J’aimerais que cette série documentaire ne soit pas juste photographiquement forte pour les yeux du reste du monde, mais qu’elle soit aussi un film documentaire préventif, pour les écoles. J’espère que cela permettra d’éviter à certaines jeunes filles de devenir mères trop jeunes et d’aller en prison."

Quelles sont tes inspirations en photographie ?

"J’en ai tellement qu’il serait difficile de toutes les nommer !

Mes grandes inspirations sont des femmes qui ont le power, ce sont elles qui m’ont ouvert le chemin.

Il y a évidemment Jane Evelyn Atwood, que j’ai eu la chance de rencontrer lors de mes études à l’ETPA, mais aussi Camille Lepage qui m’inspire beaucoup.

J’aime également beaucoup Sarah Moon, ou encore Jessica Binock. Cette photographe américaine fait aussi de la vidéo, je la trouve géniale et j’adore le swag qu’elle a dans son langage.

Bien-sûr, les mecs aussi m’inspirent beaucoup."

Quelle est, selon toi, la qualité fondamentale pour faire du photojournalisme ?

"Je pense qu’il faut avant tout travailler lentement pour prendre le temps de rencontrer les gens. On ne peut pas arriver dans un endroit, prendre la photo et repartir. C’était peut-être comme cela avant, mais plus maintenant. Si tu fais cela, tu ne connais pas les gens, tu ne connais même pas leurs noms. C’est inutile !

Je travaille comme Jane Evelyn Atwood, c’est ma religion. Ça consiste à connaitre les gens et réfléchir à comment tu vas transmettre un message pour eux.

Je considère que je travaille pour les personnes que j’aide, et non pas pour le magazine qui me paiera trois balles pour mes photos ! Je travaille pour rendre service aux gens.

La première chose à faire c’est d’aller chez les gens, les connaître et leur demander « qu’est-ce que je peux faire pour toi, comment je peux t’aider ? »

Lorsque je suis en prison, je réalise l’interview de la femme avant de la prendre en photo, parce que je veux la connaitre et savoir qui elle est. Comment pourrais-je parler de ces personnes si je ne sais pas qui elles sont ?

J’ai gardé contact avec deux femmes que j’ai rencontré lors de mon travail dans les prisons, et avec plusieurs des mères adolescentes. Je parle avec elles tous les ans, je suis un peu la marraine de leurs enfants. Et c’est normal pour moi, car il y a une relation qui se crée entre elles et moi."

Quels conseils tu donnerais à nos étudiants de l’ETPA ?

"L’école est tellement exigeante que si tu ne fais pas ce qu’on te demande, tu sors. Alors je pense qu’il faut tenir bon, bien dormir et être ponctuel. En fait je leur conseille de faire tout ce que je n’ai pas fait lorsque j’étais à l’ETPA, et d’être de meilleurs élèves que moi haha.

Plus sérieusement, je leur conseille de prendre leurs photos sans trop se prendre la tête. Parfois, les gens recherchent la réflexion de la réflexion de la photo… Non ! Il ne faut pas trop réfléchir, ça ne sert à rien. Il faut faire la photo sans trop réfléchir."

(Crédit Photo : Ana Arevalo)

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[ALUMNI] Cloé Harent, mention spéciale 2019, sélectionnée au Tremplin Jeunes Talents 2024

16 avril 2024

Cloé Harent, mention spéciale du jury 2019 du Grand Prix Photo ETPA, vient d’être sélectionnée pour entrer en résidence de création en Normandie, dans le cadre du programme Tremplin Jeunes Talents 2024 de Planches Contact, le festival photo de Deauville.Le Tremplin Jeunes Talents 2024 : mettre à l’honneur les jeunes talents de la photoLe festival de photo de Deauville "Planches Contact" est chaque année l'occasion de mettre à l'honneur des artistes photographes, qu'ils soient émergents ou établis, en mettant en lumière le travail qu'ils ont élaboré. Ce rendez-vous incontournable pour tous les passionnés de photographie est une occasion unique de célébrer cet art sous toutes ses formes.C’est dans le cadre de cet événement qu’un jury de professionnels - présidé par Sarah Moon - sélectionne chaque année une poignée de jeunes artistes en vue d’intégrer le dispositif de création Tremplin Jeunes Talents. Pour l’édition 2024, parmi les cinq artistes choisis, l’ETPA est fière d’annoncer la présence de Cloé Harent, mention spéciale du Grand Prix Photo 2019.Créé en 2016, le Tremplin Jeunes Talents a pour objectif de célébrer la photographie émergente, à travers le travail de cinq jeunes artistes triés sur le volet. Pendant leur résidence à Deauville, qui se déroule en 4 temps, ils profitent des conseils et de l’accompagnement éditorial, artistique et logistique de l’équipe du festival. Au fil des séances de travail, ils mettent au point un projet photographique unique, qu’ils auront par la suite l’occasion d’exposer au grand public lors de la 15e édition du festival, prévue du 19 octobre 2024 au 5 janvier 2025.Cloé Harent, une montée en puissance entre poésie et ruralitéDiplômée de l’ETPA en 2019, Cloé Harent s’est déjà fait un nom dans le milieu de la photographie, où elle élabore un travail “sur le temps qui passe, [...] la trace de l’homme dans le temps. L’importance de la ruralité, des traditions, les références aux anciens sont autant de pistes” qu’elle explore avec finesse et sensibilité, et qui lui ont valu une reconnaissance croissante. Elle faisait déjà parler d’elle en 2021, alors lauréate du Prix ISEM Jeune Photographe (ImageSingulières - ETPA), puis en 2023 lorsqu’elle a intégré le Mentorat Photographique VU’ / Fonds Régnier pour la Création. En parallèle, sa reconnaissance grandissante l’amène à photographier quelques grands acteurs français comme Louis Garrel, Pierre Niney ou encore Raphaël Quenard.Un grand bravo à la jeune artiste, à qui l’on souhaite une brillante continuation dans son parcours artistique, dans lequel elle aspire à “aller à la rencontre de l’humain, de l’animal, du végétal, [et à] apporter une vision poétique sur ces paysages inspirants.”Découvrez le travail de Chloé Harent :© Louisa Ben

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Philippe Guionie

Philippe Guionie, professeur à l'ETPA nommé à la direction de la Villa Pérochon

11 avril 2024

Figure emblématique de l'ETPA où il y enseigne depuis une quinzaine d'années, Philippe Guionie prend les rênes de la Villa Pérochon dès ce printemps 2024.Haut lieu de la photographie contemporaine, la villa Pérochon est un centre d'art photographique d'intérêt national qui réunit les passionnés de photographie et le grand public. À sa tête aujourd'hui, Philippe Guionie, enseignant à l'ETPA depuis 2008, qui a été élu à l'unanimité pour en devenir le nouveau directeur. Originaire de Brive-La-Gaillarde, Philippe Guionie est un historien de formation, pris ensuite d'amour pour la photographie. Il enseigne notamment la culture et la sémiologie de l'image au sein de l'ETPA, en plus de ses nombreux autres projets photographiques. En 2015, il fonde et dirige la Résidence 1+2 à Toulouse où notre ancienne étudiante Pauline Dupin a d'ailleurs récemment été lauréate de la résidence Hors les Murs, dispositif lancé par la Résidence 1+2. Ce festival novateur associe la photographie et les sciences dans une approche collective, accueillant à la fois des artistes émergents et confirmés, dans un esprit de partage et d'expérimentation pour tout public. Son parcours témoigne de son engagement dans la promotion de la jeune création artistique et dans la mise en valeur de la photographie documentaire comme outil de réflexion sociétale.Le projet de Philippe Guionie pour la Villa Pérochon s'inscrit dans cette lignée, avec l'objectif clair d'apporter une nouvelle vision dynamique au projet, à la hauteur de ses engagements. Il entend pérenniser les axes forts de cette institution, tels que la promotion de la photographie émergente et l'ancrage dans la vie associative locale, en y introduisant également de nouveaux projets locaux. Sa nomination marque ainsi un tournant prometteur pour la Villa Pérochon, avec une programmation ambitieuse tournée vers les enjeux contemporains, notamment les sciences et l'écologie. Nous sommes impatients de découvrir les nouveaux horizons que Philippe Guionie ouvrira à cette belle institution.Félicitations à Philippe Guionie pour sa nomination à la direction de la Villa Pérochon. L'ETPA est extrêmement fière de compter parmi ses piliers une personnalité aussi engagée et passionnée que Philippe Guionie !  © @villaperochon (instagram)

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Mois de l’Impact 2024 : les Écoles Créatives inaugurent leur LAB sur le thème de l’IA

10 avril 2024

Les Écoles Créatives dévoilent la création d’un laboratoire de recherche - le LAB - avec pour objectif d’apporter un éclairage sur les recherches et les innovations qui impactent de façon significative le secteur de la création et de l'Entertainment. Pour son premier événement, la thématique des Intelligences Artificielles a été retenue, promettant un mois d’avril chargé en rencontres, ateliers, conférences… et enseignements ! C’est quoi le LAB ? Créé à l’initiative des Écoles Créatives - ESMA, ETPA, CinéCréatis, Pivaut et IFFDEC -, le LAB est un laboratoire de recherche qui mobilise des acteurs du secteur des Industries Créatives et de l'Entertainment, de la recherche et de la pédagogie. Fort de son expertise artistique et technologique dans les domaines de l’animation 3D, 2D, le jeu vidéo, le concept-art, le cinéma, le design… ce groupe de recherche a pour objectif, d’expérimenter et de créer des solutions mettant en lumière les défis des Industries Créatives face aux enjeux de société (écologiques, inclusifs, technologiques…). Dans une démarche d’émulation, de collaboration et de co-création, le LAB souhaite devenir un acteur utile aux étudiants, aux enseignants, aux professionnels dans la conception de nouveaux imaginaires et de nouvelles pratiques propices à un rapport au monde responsable et ouvert. “L’IA entre nos mains : les enjeux et pratiques du secteur créatif & de l’Entertainment” Les intelligences artificielles et leurs répercussions sur le secteur créatif, soulèvent des questionnements que les Écoles Créatives ont souhaité investir, en mobilisant des spécialistes représentatifs et compétents dans de nombreux domaines. L’objectif : apporter des éclairages instructifs et pluriels, et permettre aux créatifs de demain ainsi qu’aux équipes pédagogiques de se positionner et d’accompagner les changements.  Pour cette première édition du Mois de l’Impact*, c’est sur le thème “L’IA entre nos mains : les enjeux et pratiques du secteur créatif & de l’Entertainment” que les intervenants seront amenés à se positionner, avec un programme d’ateliers, de tables-rondes et de conférences extrêmement riches. Un programme exhaustif et diversifié, à la hauteur des enjeux C’est le campus nantais qui ouvre les débats le 18 avril prochain, de 16h à 18h, avec une première table-ronde sur la thématique “IA - Fiction & Emotion”, et qui rassemblera notamment :  Marie-Julie Catoir Brisson (Audencia) et Julien Pierre (Université de Sherbrooke), docteur-es et professeur-es en Information et Communication, qui nous feront part de leurs découvertes en matière d’approches créatives pour accompagner la conception des IA et des technologies empathiques, Guillaume Jallot et Marie-Laurence Turpin, respectivement CTO et Directrice des actions culturelles au sein du studio Xilam Animation, et Carole Couson, avocate au Barreau de Nantes, qui apportera son éclairage en tant que spécialiste du droit de la propriété intellectuelle et du numérique. Cette table-ronde sera animée par Dimitri Granovsky, producteur, éditeur et enseignant, anciennement président du RECA (Réseau des écoles françaises de cinéma d’animation) et modérateur des sessions Work in Progress du Festival d’Annecy.  Une entrée en matière qui s’annonce pour le moins enrichissante et instructive. Par la suite, le programme promet d'être tout aussi dense, avec :  sur le campus de Toulouse : une table-ronde le 23 avril prochain de 16h à 18h sur le thème “IA - Images & nouvelles écritures”, avec l’expertise de :  - Alexandre Gefen, Directeur adjoint scientifique du CNRS Sciences Humaines et Sociales et Directeur de recherche à l’Université Paris 3-Sorbonne nouvelle-ENS, qui est notamment l’auteur de Créativités artificielles (Les Presses du réel, 2023) et de Vivre avec ChatGPT (L’Observatoire, 2023),  - Nicolas Rougier, Directeur de recherche à l’INRIA de l'Université de Bordeaux et chercheur en IA et Neurosciences computationnelles, qui explicitera ce que sont et font ces IA dans le domaine de l’image.   - Maurice Benayoun, chercheur et professeur à la School of Creative Media de l’Université Municipale de Hong Kong, qui nous fera part de son expérience en tant que chef de file de la création numérique (il a notamment créé l’entreprise-laboratoire Z-A, pionnière dans le domaine des nouveaux médias, de l’image de synthèse, de la réalité virtuelle et de la muséographie interactive), sur le campus de Montpellier : une table-ronde le 24 avril de 16h à 18h sur le thème “IA ,Création & Anticipation”. À cette occasion, des personnalités pourront confronter leurs points de vue notamment :  - Jean-Paul Fourmentraux, socio-anthropologue (PhD), critique d’art (AICA), professeur à l’Université Aix-Marseille, Directeur de recherche (HDR Sorbonne) à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et Directeur du programme Art-Science-Société de l'Institut Méditerranéen d'Etudes Avancées (IMéRA, RFIEA), qui nous fera part de ses analyses sur les relations de l’IA à la création, et à l’émancipation sociale,  - Betty Jeulin, avocate spécialiste du droit du numérique et de la propriété intellectuelle au Barreau de Paris et experte des questions relatives aux intelligences artificielles génératives et au droit de la propriété intellectuelle, qui nous fera profiter de son expérience au sein de directions juridiques dans l’industrie musicale, puis de cabinets d’avocats internationaux en droit des nouvelles technologies,  - Marianne Carpentier, Chief innovation & technologies Officer à Newen Studios (Groupe TF1). Depuis 2015 chez Newen elle dirige les innovations et conduit les projets prospectifs transversaux pour les producteurs de fictions comme le lancement du premier Metaverse européen (mai 2022) dans le domaine de l'Entertainement. Ses principaux domaines d’activités : Media & assets management, Delivering, Data Production Management & workflows, innovation, cloud, IA, VFX, Virtual sets, NFT, METAVERSES, CSR (RSE), diversité & Inclusion...sur le campus de Rennes : une table-ronde le 25 avril de 16h30 à 18h30, sur le thème “IA - Design & Jeu”, qui rassemblera :  - Elodie Migliore, doctorante au sein du Centre d’Etude Internationale de la Propriété Intellectuelle (CEIPI) de l’Université de Strasbourg, et qui travaille sur l'intersection entre droits de la propriété intellectuelle et intelligence artificielle,  - Frederique Krupa, Directrice du Digital Design Lab de l’Ecole de Design Nantes Atlantique (EDNA), chercheure et designer, experte en UX/UI, en éthique de l’intelligence artificielle ainsi qu’en game design, et qui a notamment dirigé la chaire Transdisciplinary New Media de Paris College of Art,  - Maud Chalmel, graphiste et illustratrice dans l'édition jeunesse, elle évolue dans le monde ludique depuis 2015. Elle est également cofondatrice du collectif de la Charte des Illustrateurs Ludiques (CIL), qui milite pour le droit des illustrateurs et pour la légifération de l'utilisation de l'Intelligence Artificielle (IA), sur le campus de Lyon : une table-ronde le 30 avril prochain, de 16h à 18h, sur le thème “IA - Ethique & créations numériques”, avec notamment l’expertise de :  - Jean-Gabriel Ganascia, professeur d’informatique à la faculté des sciences de Sorbonne Université et président du Comité Ethique du CNRS, spécialiste d’intelligence artificielle (EurAI Fellow – European Association for Artificial Intelligence), des humanités numériques, de la philosophie computationnelle et de l’éthique des technologies, et Président du comité d’orientation du CHEC (Cycle des Hautes Etudes de la Culture) et membre du comité pilote de l’éthique du numérique du CCNE (Comité Consultatif National d’Éthique),  - Anthony Masure, professeur associé et responsable de la recherche à la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD – Genève, HES-SO), dont les travaux portent sur les enjeux du machine learning et des technologies blockchain sur le design et les arts visuels, - Béatrice Bauwens, Directrice VFX & Post. Elle dirige la postproduction et les VFX chez MPC Film et Episodic pour la France et pour la Belgique. Avec 10 studios répartis sur 10 sites à travers le monde, MPC est acteur leader dans le domaine des effets visuels et de l’animation depuis plus de 45 ans. Elle a reçu avec l'équipe de MPC Paris le trophée César & Technique 2023 pour leur contribution technique à la création cinématographique au cours de l'année écoulée,Des ateliers en présentiel et en distanciel À l’occasion du Mois de l’Impact, les Écoles Créatives organiseront également des ateliers et conférences sur des thématiques spécifiques, en vue de favoriser une exploration approfondie des interactions entre l'intelligence artificielle et le domaine artistique. Prochainement dans vos agendas : - un atelier “IA & Concept Art”, le 19 avril à Nantes, animé par le concept artist et character designer Andreï Riabovitchev, qui a notamment travaillé Seventh Son, Wrath of the Titans, X-Men First Class, Wolfman, Harry Potter et les Reliques de la Mort, parties 1 & 2, et qui expérimente l’IA dans le cadre de projets artistiques personnels,  - un atelier webinaire “Legal Design” à Montpellier, animé par Betty Jeulin, avocate experte en propriété intellectuelle et en intelligence artificielle. Le legal design est une méthode qui permet de créer une boîte à outils juridiques compréhensibles et utilisables dans diverses situations professionnelles et pédagogiques. Cet atelier porte sur l’exploitation ainsi que la protection des créations par les métiers du design graphique et de l’audiovisuel dans le contexte des IA génératives,  - un atelier webinaire “Bestiaire des IA” animé par Marie-Julie Catoir Brisson (Audencia) et Julien Pierre (Université de Sherbrooke), qui proposeront ce catalogue des vices et vertus des créatures artificielles présentes dans la fiction et sur le marché. En les présentant sous la forme d'archétypes, le jeu permet de remobiliser nos imaginaires pour composer une IA désirable. Les participants seront amenés à se choisir collectivement des repères éthiques pour concevoir, prescrire ou travailler avec l’IA, - une série de débats animés par les enseignants des Écoles Créatives (programmation en cours pour le mois de mai) sur les enjeux pratiques de l’IA à toutes les étapes d’une production.   Pour conclure ce Mois de l’Impact sur les IA, une conférence-bilan sera organisée dans le courant du mois de mai 2024 sur le campus des Écoles Créatives de Bordeaux, lors de laquelle :  - Karim Khenissi, Directeur Général des Écoles Créatives ainsi que du Comité Scientifique de ce Mois de l’Impact présentera les enjeux des Écoles Créatives sous le prisme des IA,  - Isabelle Teissedre, Directrice Générale Pédagogique des Écoles Créatives ainsi que de ce Comité Scientifique, développera les orientations pédagogiques des Écoles Créatives,  - Sandra Mellot, Directrice Scientifique de l’événement et du Laboratoire, exposera une synthèse des enquêtes, tables-rondes et ateliers, et dévoilera également les projets et projections des Écoles Créatives en termes de recherche. Les enregistrements des divers échanges seront disponibles en replay sur nos sites web et réseaux sociaux. Restez connectés ! * Le Mois de l’Impact est un événement annuel organisé par les Écoles Créatives, et dont le but est de mettre l’accent sur un sujet d’actualité en vue de l’approfondir et de le questionner au sein des écoles. 

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