Note d’intention

Depuis tout petit, mon rêve était de devenir pilote automobile. Malheureusement, à l’âge de 8 ans, on m’a diagnostiqué un problème cardiaque qui m’a empêché d’accomplir ce rêve. C’est à ce moment-là que j’ai découvert le monde automobile virtuel. Je suis pilote derrière mon écran, et photographe sur les pistes. Je touche alors mon rêve du bout des doigts. Je ressens les vibrations dans le sol, les bruits qui résonnent dans mon corps, l’odeur de l’essence dans mes narines et l’adrénaline qui monte dans les veines. Le réel et le virtuel se confondent alors.

Les mots du photographe

“Ma série Press Start est la plus personnelle à mon goût. Cette série me tenait à cœur à réaliser car elle montre vraiment comment j’arrive à vivre pleinement de ma passion pour les sports automobiles.

Pour celle-ci, je voulais volontairement mélanger le réel avec le virtuel qui fait partie intégrante de ma passion. Les technologies récentes permettent de se rapprocher des sensations de pilotage réel. Les jeux s’approchent d’un réalisme visuel mais aussi sensoriel. Les circuits sont entièrement scannés en 3D pour relever la moindre aspérité de surface. Pour compléter ces jeux, des fabricants produisent des volants, pédales, leviers de vitesse qui sont de plus en plus optimisés. Même s’il existe des simulateurs à plus d’un million d’euros utilisés par les constructeurs/pilotes pour développer leurs voitures et s’entrainer, il en existe d’autres beaucoup plus abordables qui permettent au grand public d’en profiter. C’est ce qui m’a attiré au départ. De plus, la communauté est grande et accessible mais la compétition reste rude et passionnante comme dans une vraie course. Cependant en virtuel, certains ressentis font défaut comme les vibrations, les odeurs et surtout l’ambiance des courses. Grâce à la photo en réel, je viens compléter ce qu’il manque dans le virtuel.

Je m’étais fixé comme objectif d’arriver à mélanger des images provenant du monde virtuel à celui du réel. Dans certains jeux, après avoir fait une course, il est possible d’accéder à la rediffusion. Pendant celle-ci, il est possible de devenir un spectateur photographe. J’ai donc utilisé cette méthode qui m’a permis même dans le monde virtuel d’avoir accès aux réglages comme dans le monde réel. Cela m’a donc laissé un large choix artistique.

Ce fut une expérience originale et audacieuse à réaliser car pour faire les photos dans le réel, j’étais simplement spectateur de ce qu’il se passait. Dans le virtuel, c’était tout l’inverse : j’étais seul sur mon simulateur à choisir la voiture, le circuit, la météo. Je devais provoquer moi-même les scènes et après je pouvais faire ma photo. L’approche n’est absolument pas la même et c’est pour cette raison que cela m’a plu à réaliser et à partager avec le public.”