Les étudiants en deuxième année de la formation Praticien Photographique ont participé en ce début décembre à un atelier de photographie culinaire, une discipline exigeante où la technique rencontre l’art de raconter des histoires gourmandes !
De la nature morte à la narration visuelle
Au cœur du Studio Lucette, une nouvelle génération de photographes a appris à sublimer l’ordinaire. Leur défi ? Transformer de simples petits-déjeuners en images qui donnent faim. Loin d’être un simple exercice esthétique, ce shooting de nature morte a demandé aux étudiants de développer une véritable approche narrative. Chaque futur photographe devait définir « un moment » : un matin d’hiver cosy, un goûter rustique, une pause matinale lumineuse. Ensuite, l’objectif était de construire un univers visuel cohérent autour de ce fil conducteur. Cette méthodologie débutait par la création d’un moodboard de trois à cinq images de référence, exemple des pratiques professionnelles réelles où la direction artistique précède toujours la prise de vue.
Table en bois et torchons pour une ambiance rustique, vaisselle ancienne pour un univers vintage, matières naturelles pour traduire l’authenticité. Les étudiants devaient anticiper et apporter leur propre sélection d’accessoires (verres, tasses, assiettes, plateaux, serviettes) transformant ainsi l’exercice en une réflexion globale sur la mise en scène photographique.


L’art technique au service de la gourmandise
Si la photographie culinaire fait rêver, elle exige une maîtrise technique pointue que les étudiants ont découverte progressivement au Studio Lucette. L’atelier structurait l’apprentissage en plusieurs étapes, de l’approche la plus minimaliste à la plus élaborée, avec un impératif constant : respecter les contraintes professionnelles.
La première phase de l’exercice imposait une discipline rigoureuse : une seule viennoiserie, une seule source lumineuse, un façonneur au choix. Cette approche minimaliste permet aux apprentis photographes de comprendre les fondamentaux de la direction de lumière. De manière générale, il est privilégié une lumière en contre-jour ou latérale de 3/4, précise le programme, une technique essentielle pour gérer les transparences et mettre l’accent sur les textures et brillances caractéristiques des viennoiseries.
La complexité augmentait ensuite avec l’ajout d’éléments narratifs : un verre ou une tasse contenant un liquide, des accessoires ou aliments supplémentaires. Chaque décision était alors stratégique : la gestion des reflets dans le jus d’orange, la transparence d’une tasse de thé fumant, la brillance d’une confiture…et nécessitait l’utilisation experte de diffuseurs, réflecteurs blancs ou noirs, et outils de lumière disponibles dans le studio. L’utilisation d’équipements professionnels marquait le workshop : chambre photographique et appareil photo moyen format en capture connectée via le logiciel Capture One. Ces outils, standards dans l’industrie, préparaientt les étudiants aux exigences des commandes réelles où la précision technique ne souffre d’aucune approximation.



La créativité comme aboutissement : de la composition parfaite à la version audacieuse
Une fois la prise de vue maîtrisée et validée, l’atelier poussait les étudiants vers une dernière étape cruciale : la créativité débridée. Cette phase finale révèle toute la pédagogie de Studio Lucette, qui ne forme pas seulement des techniciens mais des créateurs capables d’interpréter et de réinventer.Les étudiants devaient alors proposer une seconde version créative de leur composition. Différentes possibilités s’ouvrent alors : éléments à la coupe révélant la texture intérieure d’un croissant feuilleté, viennoiserie croquée suggérant l’action et l’instant présent, jeux sur la profondeur de champ pour mettre en évidence certains détails, voire changement radical de lumière pour transformer complètement l’atmosphère.
Cette liberté créative encadrée reflétait la réalité du métier où, après avoir respecté un brief client, le photographe professionnel propose souvent des variations personnelles qui peuvent devenir les images les plus marquantes d’une série. Les détails comptent : l’exercice encourage l’utilisation de gants blancs ou en latex pour éviter les traces de doigts, de petites pinces pour positionner précisément chaque élément, de miroirs et papiers calques pour façonner la lumière avec minutie.
Au-delà de l’apprentissage technique de la photographie culinaire, cet atelier au Studio Lucette à Toulouse enseigne une méthodologie complète : de la conceptualisation d’un univers visuel à sa réalisation technique parfaite, puis à son interprétation créative. Une approche qui permettait aux futurs praticiens photographiques de se positionner en véritables auteurs d’images, capables de raconter des histoires avec la lumière, la composition et ce sens précieux qui fait qu’une photographie de croissant ne montre pas simplement une viennoiserie, mais donne réellement faim.
