5ᵉ édition du Mentorat Photographique

La Galerie VU’ présente du 18 au 27 septembre 2025 la restitution publique du Mentorat Photographique du Fonds Régnier pour la Création, en partenariat avec l’Agence VU’. Le vernissage aura lieu mercredi 17 septembre 2025 et marque la clôture de la cinquième édition du programme : cinq photographes émergents sélectionnés pour leur énergie et la singularité de leur regard exposent les projets qu’ils ont développés pendant neuf mois d’accompagnement (consultations d’experts, formations, ateliers et rencontres professionnelles). Parmi eux, Pablo Gubitsch attire l’attention par un travail à la fois documentaire et intime : un corpus créatif qui propose une vision des territoires post-industriels.

L’artiste et le projet : raconter la jeunesse du bassin minier

« J’ai quitté Forbach, une petite ville du bassin minier lorrain, en 2017. Je suis parti dans la précipitation, après une dernière année passée à errer dans cette cité qui m’avait vu grandir. J’étais déscolarisé. Ma copine de l’époque venait tout juste de me quitter. Je passais mes journées alité entre quatre murs, mes soirées sur des parkings et mes nuits à boire et à fumer. Je suis parti avec cette douleur : laisser derrière moi les personnes qui peuplaient mon adolescence et les lieux qui en abritaient les souvenirs. Je refusais de voir ce passé enfoui ou dispersé dans le flot discontinu de la vie d’adulte qui m’attendait. J’ai voulu honorer la promesse que je m’étais faite un jour – un soir probablement –, arrachée sur un terrain vague avec ma bande de copains : celle de ne jamais oublier qui l’on était, de laisser cette version de nous perdurer quelque part.« 

Né en 1998, Pablo se passionne pour le cinéma et le documentaire, il s’oriente ensuite vers la photographie. Grand Prix 2024 à l’ETPA, Pablo Gubitsch construit une œuvre où la photographie dialogue étroitement avec le texte. Son projet présenté, Se souvenir du soleil gris, prolonge son exploration intitulée Dans ma ville on traîne : une immersion dans l’ex-bassin minier lorrain, territoire natal dont il évoque la fuite en 2017 (départ brutal, déscolarisation, errances) et la promesse de ne pas oublier la version de soi forgée à l’adolescence. Héritier d’un parcours qui mêle stages en rédaction (Le Monde, AFP) et une attention au reportage, Gubitsch conjugue approche sociologique et poésie visuelle pour rendre compte de l’isolement et de l’incertitude de la jeunesse locale. L’œuvre introspective du photographe et écrivain basé à Paris, prendra également la forme d’un premier roman en 2026 aux éditions Les Impressions Nouvelles.

Mémoire, esthétique documentaire et portée sociale

L’exposition de Pablo au sein du Mentorat Régnier est une invitation à revisiter la mémoire collective d’un territoire souvent réduit aux clichés post-industriels. Sa démarche, alliant images fixes et écriture, transforme l’enquête documentaire en expérience émotionnelle : on y reconnaît la force d’un regard formé au photojournalisme mais décidé à produire un récit intime. Pour les professionnels comme pour le grand public, Se souvenir du soleil gris est une étape clé pour suivre l’émergence d’un photographe qui traduit la condition de la jeunesse française contemporaine avec authenticité.

À noter pour les journalistes, programmateurs et amateurs : vernissage le 17 septembre et exposition à la Galerie VU’ du 18 au 27 septembre 2025. Ces évènements seront l’occasion de bénéficier d’un moment privilégié pour rencontrer l’auteur et saisir la vitalité d’un projet nourri par le mentorat : une actualité photo à ne pas manquer !

Découvrir son instagram : @pablo.gbs

En savoir plus : premier roman à paraître en 2026 aux éditions Les Impressions Nouvelles.