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Anthony jean, miltant pour les droits de l'homme

09/01/2018 - 6 minutes
Actualité
Quel est ton parcours depuis la sortie de l’école ?
J'ai terminé ma troisième année en juin 2017, avec un prix spécial du jury, la même semaine je recevais également le prix spécial du jury au grand prix Paris Match du photo reportage étudiant 2017. J’étais également exposé sur les grilles de l'UNESCO pendant le mois de juillet à Paris pour la remise du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix délivré à l'ONG SOS Méditerranée avec laquelle je pars couvrir les sauvetages de migrants au large des cotés libyennes. Tout cela m'a donné une bonne visibilité, et j'ai pu remonter pendant 2 mois à bord de l'Aquarius début septembre pour continuer mon travail sur ce massacre en mer aux portes de l'Europe. Je travaille encore avec ces images.  

Pourquoi avoir choisi le reportage photo ?
Cela fait des années que je milite, je vois l'appareil photo comme un outil indispensable dans la lutte. Je crois au pouvoir des images à véhiculer des idées, à témoigner qu'il puisse y avoir une opposition, des mains levées, une alternative, des étincelles de démocratie... Il faut que ma photo ait du sens, si elle a un impact alors tant mieux, en tous les cas, elle est un témoignage pour l'Histoire.  

Qu'est-ce qui t'a poussé à choisi ce sujet ?
J'avais 26 ans quand je me suis retrouvé au début du printemps arabe à couvrir la lutte du peuple sahraoui en territoire occupé au Sahara occidental, j'enchaînais l'année suivante sur les camps de réfugiés en Algérie ; j'ai ensuite voulu comprendre le conflit israélo-palestinien, puis est arrivé le conflit syrien ou je suis allé couvrir les arrivées de réfugiés sur les plages grecques : ce sujet est la suite logique de mon travail. La Méditerranée est l'axe migratoire le plus mortel au monde. Il y a 50 000 corps au fond de l'eau dans l’indifférence générale. Mais ce n'est de la "breaking news", je ne vais pas prendre en photo des gens qui se noient, je vais photographier une société civile qui se mobilise pour affréter des bateaux afin de porter assistance à des milliers de gens qui essaient de fuir l'enfer libyen. Photographier un peuple européen qui se met au devoir de faire le boulot de nos Etats.  

Comment as-tu pu entrer en contact avec les migrants ?
C'est eux qui essaient de rentrer en contact avec nous en nous criant à l'aide. Il suffit juste de tourner notre attention vers le nord de l'Afrique, l'Europe de l'est, vers nos centres de rétention, nos CADA en France... les migrants sont partout autour de nous, c'est une réalité.  

Quel est le message que tu souhaites véhiculer ? 
Il est inadmissible que des gens qui quittent leurs foyers pour fuir une guerre, la détresse économique, un changement climatique, partent sur les grandes routes du monde et rencontrent dans leur malheur de telles difficultés à nos portes. Il faut arrêter d'avoir peur de l’étranger et l’accueillir plutôt comme une richesse. Il y a un droit des peuples à pouvoir se déplacer librement sur la terre.On sait que toutes les vagues migratoires qui ont marqué l'histoire de notre continent ont été bénéfiques. On voit que tous les pays ayant mis en place les meilleurs systèmes d’intégration en perçoivent déjà des retours positifs à court terme dans tous les domaines (notamment dans l'art). Ce n'est pas une question de terre d'accueil, c'est une question de dignité humaine et d'entraide entre les peuples. Il y a des milliers de personnes qui se lèvent pour dire non et aider tous ces gens en détresse, dans les montagnes des Alpes, comme sur les eaux internationales en méditerranée, comme dans chaque département en France...   

Sur un travail tel que celui-ci, quelle est l'influence de ton apprentissage à l’ETPA ? 

L’école m'a d’abord appris à me servir d'un appareil photo, à faire ses armes sur tous les outils informatiques et le matériel nécessaire à la photo numérique d'aujourd'hui, puisque ce sont ceux dont j'ai besoin sur le terrain. Puis, j'ai découvert le monde de l'image, ses codes de lecture et d’écriture pour raconter quelque chose dans un cadre, la sémiologie, l'editing. Comme dit Remi Carayon, enseignant à l'ETPA : "il est facile de faire une bonne image sur un sujet, mais faire dix bonnes images cohérentes sur le même sujet, cela s'apprend".   

Quels conseils donnerais-tu aux étudiants qui souhaitent se lancer dans le reportage ? 
C'est un apprentissage qui ne s’arrête pas à la sortie de l’école. Mais il faut d'ores et déjà comprendre que le temps de shooting pur sur le terrain ne représente que 3% du boulot ; il faut apprendre à parler de son image, monter ses projets, les faire vivre, frapper à des milliers de portes, essuyer les refus et s'autofinancer les sujets. Il faut y croire, écouter sa petite musique, écouter les conseils des expérimentés. C'est un boulot de loup solitaire, de convictions et de questionnements. Explorer l’humanité dans ce qu'elle peut faire de plus beau et de plus cruel, c'est une vie d’imprévus et de rencontres folles ; une approche du monde dans cet état de présence à le photographier avec respect et précision.   

Des projets ?
Avec d'autres amis photographes nous montons un collectif pour répondre à toutes sortes de commandes. Parallèlement, je compte évidemment repartir au large des côtes libyennes pour approfondir le sujet des sauvetages en haute mer sur lequel je travaille depuis maintenant un an. Cette année, je participe également à un gros projet sur 2 ans avec plusieurs photographes sur un état de lieux des plus grands camps de réfugiés de la planète. Je souhaite également intégrer une agence.  

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[ALUMNI] Remise de prix ISEM 2023

20 mai 2023

La remise de prix ISEM 2023 a eu lieu ce samedi 20 mai au cinéma Comoedia à Sète !L'ETPA est associée depuis 2018 à ImageSingulières et Mediapart pour le prix ISEM. Ce prix est composé de 2 prix, le Grand Prix ISEM et le Prix Jeune Photographe ISEM. Les lauréats bénéficient du soutien d'ImageSingulières, de l'ETPA et de Médiapart pour leur projet photographique.Depuis 2018, la ville de Sète accueille le Festival ImageSingulières avec des photographes renommés. Le Grand Prix (ouvert aux photographes du monde entier) et le Prix Jeune Photographie (réservé au moins de 26ans, résidant en France) ont eu leurs lauréats dévoilés par l'organisateur même de cet événement, le directeur artistique, Gilles Favier. Lui-même ancien étudiant de l'ETPA.Le Grand Prix :Attribué à Javier Arcenillas, pour son travail "La Guarena".Ce prix, doté de 8 000 euros, permettra au photographe de développer et finir son travail.Lors de la prochaine édition d'ImageSingulières il sera exposé, et publié sous forme de portfolio par Médiapart.Javier Arcenillas, est un photographe espagnol, enseignant et pratiquant la photographie. Son travail explore une nouvelle forme de documentaire associant des portraits et des sténopés pour créer des images étranges, reflétant la notion du temps qui passe, ainsi que la précarité des habitants de la province de Zamora. Cette région est menacée par la désertification et la crise climatique.Je suis très honoré de recevoir ce prix. Je vous exprime ma satisfaction et ma gratitude, je vous remercie d'avoir reconnu mon travail, d'avoir récompensé mon projet par ce prix. Je suis vraiment très fier. Pour moi, cette récompense est très importante parce que travailler sur quelque chose qui est tellement personnel, mon propre territoire... C'est difficile. Toutes les grandes œuvres se trouvent dans des zones en conflit et certaines œuvres impliquent une poésie particulière, et j'ai essayé de refléter cela dans ce travail.Le Prix Jeune Photographe :Attribué à Ophélie Loubat, pour son travail "Yves et Ismaïl".Ce prix, doté de 2 000 euros, permettra à la photographe d'être publiée dans des portfolio sur le site Médiapart.Ophélie Loubat, née à Toulouse en 1999, elle aime travailler sur des sujets du quotidien, sur les relations familiales, et l'exil. Sa série "Yves et Ismaïl" est un travail délicat et intime qui met en lumière la relation père / fils bien que soixante années les séparent ainsi que le décès la mère d'Ismaïl.Je suis très heureuse de recevoir ce Prix, cela a été une vraie surprise à laquelle je ne m’attendais pas ! Grace à ce prix je vais continuer ce projet sur la monoparentalité, rencontrer d’autres familles dans différents endroits en France et différents profils. Je suis trop contente et c’est hyper motivant pour continuer. J’ai rencontré Yves et Ismaël, je les ai photographiés dans leur quotidien, leur relation père /fils, le rapport à l’âge (ils ont 60 ans d’écart) et l’absence de la mère (décédée). Aujourd’hui Ismaël est rentré au lycée, il prend son indépendance et son père qui retrouve son individualité.Vous avez pu y rencontrer deux de nos professeurs, Stéphane Redon et Philippe Grollier (responsable du cycle d'approfondissement Photographique).L'un de nos anciens étudiants, Clément Marion, lauréat en 2022 du Prix Jeune Photographe était sur place pour réaliser des portraits avec un Afghan box. C'est un dispositif développé par les photographes en Afghanistan pour développer des photographies en absence d'un laboratoire traditionnel. Il est constitué d'une boîte, généralement en bois, avec une fenêtre permettant la manipulation du film à l'intérieur. La manipulation du film exposé doit se réaliser dans l'obscurité. Une fois les traitements chimiques réalisés, le développement est rincé et séché.Voici les différentes expositions du Festival :Jusqu'au 1er octobre dans les jardins du Musée Paul Valéry : Felipe Fittipaldi, lauréat du Grand Prix ISEM 2022 avec EustasyJusqu’au 06 août au Centre photographique documentaire : six photographes de la Grande commande sur la France de la BNFJusqu'au 25 juin au musée ethnographique de l'Étang de Thau : Éric GARAULTJusqu'au 11 juin : Lorenzo CASTORE dans la salle TarbouriechMichel VANDEN EECKHOUDT dans la Chapelle du Quartier HautRodrigo GOMEZ ROVIRA au CycloNatela GRIGALASHVILI au Jardin Antique MéditerranéenPrix ISEM 2022Grand Prix : Felipe Fittipaldi pour sa série "Eustasy" sur le changement climatiquePrix Jeune Photographe : Clément Marion (ancien étudiant) pour sa série "Phoenix" sur les grands brûlés.Prix ISEM 2021Grand Prix : Myriam Boulos pour son projet sur le LibanPrix Jeune Photographe : Chloe Harent (ancienne étudiante) pour sa série "Le temps d’une pause".

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[ALUMNI] Exposition de François Passerini de sa série "Falaises" à Bordeaux

07 mai 2023

La série "Falaises" de François Passerini en exposition à "Arrêt sur l'image galerie" du 6 mai au 10 juin 2023.Francois Passerini est un photographe indépendant qui a étudié à l'ETPA pendant trois ans, terminant ses études en 2003. Depuis, il a connu une carrière dans le monde de l'art, travaillant dans différents studios avant de rejoindre l'atelier Zelium à Bordeaux en 2013.François aime travailler sur des projets collectifs, des commandes. Sa pratique est variée et se nourrit de ses rencontres. Il a déjà exposé à plusieurs reprises, notamment à Toulouse avec Métamorphoses I et Métamorphoses II.Passerini expose sa série de photographies intitulée "Falaises", elle met en avant son travail réalisé avec la compagnie de spectacle vivant Baro d’Evel.Baro d'EvelEst une compagnie qui possède une approche multidisciplinaire. Lors de leur représentation, ils révèlent un rêve éveillé. Sur leur scène, vous pourrez y retrouver des artistes, mais aussi des enfants, ainsi que des animaux qui ont le rôle de guide et d’observateur.L'expositionLe vernissage de la série Falaises de Passerini aura lieu le 6 mai de 14h30 à 18h30, à la galerie "Arrêt sur l'image", à Bordeaux. Cette exposition donne l'occasion de pouvoir échanger avec l'artiste. La série Falaises de Passerini est un exemple parfait de la beauté et la complexité du travail de la troupe.Depuis 2016, François Passerini accompagne les créations du duo franco-catalan, Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias, et de sa tribu. Une aventure au long cours durant laquelle il suit notamment la naissance de Là, puis Falaise, diptyque en noir et blanc où se jouent les couleurs du langage singulier inventé par la compagnie. Associé à différentes étapes des créations, François Passerini pose son regard sur un geste, une expression, un instant… et en tire une multitude de photographies, comme autant d’histoires en clair-obscur.Adèle GlazewskiLe vernissage du 6 mai à la galerie Arrêt sur l'image sera l'occasion pour le public de découvrir les dernières œuvres de l'artiste.L'exposition est disponible jusqu'au 10 juin, à "Arrêt sur l'Image Galerie", 45 cours du Médoc, 33300 Bordeaux.

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[ALUMNI] Exposition de Mathis Benestebe au théâtre Le Centquatre de Paris

14 avril 2023

A l'occasion du festival Circulation(s), Mathis Benestebe (étudiant de troisième année), expose sa série «Chimères» avec Noah AMBIEHL. Cette 13ème édition se déroule du 25 mars au 21 mai, au théâtre Le Centquatre à Paris.Le festival Circulation(s) est un festival de la jeune photographie européenne. Il est organisé par le Collectif Fetart sur 2000m2 d'expositions, ce sont 27 artistes de 14 nationalités différentes qui exposent leurs travaux.Pendant ces expositions, vous pourrez trouver d'autres événements tels que des workshop sur les sujets suivants "Comment valoriser votre projet photo ?" et "La révolution du regard". Vous pourrez aussi assister à des visites guidées."Chimères" :Chimères est le récit intime et autobiographique du couple que forment les deux photographes, Noah Ambiehl et Mathis Benestebe. Au fil de leurs images, on découvre l’être aimé à travers le regard de l’autre et la singularité de leur histoire se révèle. L’amour est ici porteur de leur affirmation individuelle, accompagnant l’expérience de la transition de genre, comme un socle et une force au quotidien. Oscillant entre brutalité et tendresse, leur approche instinctive explore les sentiments ambivalents de leur vécu. Ce travail photographique mené sur une année ancre leur histoire dans le réel, loin des fantasmes collectifs, et donne la possibilité aux deux artistes d’en réaliser la véracité."Mathis, le 29 juin 2022 :Je t’aime tellement quand tu te lèves le matin tout fatigué, quand tu observes le monde, quand tu souris, quand tu dors, je t’aime tellement quand tu parles pendant des heures (...) Je suis si heureux, heureux à en pleurer de t’avoir rencontré. Merci, merci d’être là. Merci d’être ce que tu es. Je suis triste de partir mais je reviens bientôt, pour continuer cette vie ensemble, jusqu’au bout.Noah, le 17 mai 2022 :Je ne pourrai jamais expliquer à quel point je l’aime. Mon amour ne peut se compter et pourtant je suis sûr d’une chose, c’est bien trop grand pour ne pas le vivre pour toujours.Mathis BenestebeEst un photographe de 20 ans. Né à Saint-Nazaire, il habite et étudie à Toulouse. Actuellement en troisième année d’approfondissement photographique à l’ETPA, il s’intéresse aux nouvelles approches documentaires et souhaite notamment témoigner de l’importance du souvenir dans la construction identitaire.Pour Mathis, la photographie agit comme une preuve tangible de sa propre réalité. Il est un photographe du contrôle, il aime penser et prévoir. Comme pour matérialiser au plus juste des symboles impalpables, il choisit avec attention chaque élément de ses images. C’est un rédacteur jaloux du poète, s’efforçant de trouver l’émotion là où elle se cache.(source)FetartEst porté par des valeurs fondatrices : liberté de ton, ouverture à toutes les expressions, la valorisation de la diversité photographique, le renouvellement des supports d’expression, l’audace de proposer une réflexion novatrice, l’accès à la culture et la transmission au plus grand nombre.Le Cenquatre de ParisUn lieu infini d’art, de culture et d’innovation Situé dans le 19e arrondissement, le Cenquatre-Paris est un espace de résidences, de production et de diffusion pour les publics et les artistes du monde entier.Chaque année, c’est plus de 380 équipes artistiques qui sont accueillies en résidence : plasticiens, musiciens,  danseurs, comédiens ou circassiens.

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