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[ENTRETIEN] avec Johanna Senpau, "Des femmes au coeur de la crise"

29/04/2021 - 7 minutes
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C'est à l'occasion de la publication de sa série documentaire Des femmes au cœur de la crise, dans le prestigieux quotidien du monde de la photographie et de l'image 9LIVES, que notre ancienne étudiante Johanna Senpau nous livre quelques mots.

Le temps d’un tête-à-tête en toute simplicité, elle accepte de nous raconter son parcours depuis sa sortie de l’école et nous confie même ses projets à venir.

De l'école ETPA à Hans Lucas

Comment as-tu intégré le monde professionnel de la photographie ?

"Dès que je suis sortie de l’école, j’ai essayé de me faire une place. J’ai dû contracter un crédit pour financer ma troisième année de formation à l’ETPA ; alors une fois diplômée il fallait que je vive de la photo. Et puis, au-delà de mon prêt, ma formation de photographe était une reconversion professionnelle, donc je me devais, personnellement, de réussir.

Au début, j’ai démarché beaucoup d’entreprises, j’allais dans les clubs d’entreprises. Et tout cela m’a apporté des clients. Ayant des compétences techniques solides, je pensais être plus légitime dans la photographie d’entreprise. Je sais que certains photographes considèrent les contrats photo tels que l’immobilier, l’événementiel ou les photos de trombinoscope d’entreprise, comme de la « petite photographie » ; mais concrètement, ce sont des travaux tellement récurrents et rapides que c’est ce qui m’a permis de me dégager rapidement un salaire fixe.

J’ai toujours continué de faire du photoreportage à côté, comme Bloc 12, qui m’a pris 2 ans. Mais à cette époque je ne pensais pas pouvoir réussir dans ce qui me plaisait vraiment ; d’autant que je ne connaissais pas les codes de la presse.

 Aujourd’hui cela est différent. Depuis la naissance de ma fille, je me suis recentrée, j’ai pris conscience que je voulais explorer ce qui me plaisait vraiment et que je voulais développer le côté reportage. C’est pour cela que je suis rentrée chez Hans Lucas.

Je trouve ce collectif très intéressant. Il me permet d’apprendre les codes de la presse et de repenser à cette photographie qui me faisait envie mais que je mettais de côté pour m’assurer une situation financière. Aujourd’hui je n’ai plus cette urgence. Il est clair que je ne fais pas de la photo documentaire ou d’auteur pour gagner ma vie, mais au moins je fais ce qui me plait.

Bien sûr, la consécration serait d’arriver à ce que mes travaux soient publiés, à ce que mon travail soit reconnu. Lorsque l’on manque de confiance en soi, on apprécie forcément que les autres reconnaissent votre travail."

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Peux-tu nous parler un peu de la série Des Femmes au cœur de la crise, qui vient d’être publiée dans le magazine 9LIVES ?
D’où vient la réflexion qui t’a amenée à ce reportage ?

"À la base j’avais prévu de faire une série sur les commerçants au sens large, hommes et femmes. Lorsque j’ai commencé à travailler sur ce sujet, je ne savais pas vraiment pourquoi je le faisais, puis, à force d’interroger ces personnes, je me suis rendue compte que cela me faisait un bien fou. J’ai ressenti un effet miroir entre leurs témoignages et ce que j’éprouvais. Moi aussi cette situation de crise sanitaire m’affecte et c’était agréable d’en discuter avec eux, d’avoir cet échange.

Au fur et à mesure, j’ai fait le choix d’axer mon reportage sur les femmes car le reflet entre elles et moi était plus fort ; je m’y retrouvais plus. Et puis, lors de mes échanges, ce sont surtout les femmes qui prenaient la parole. À ce moment-là je suis aussi rentrée chez Hans Lucas, où l’on m’a conseillée d’axer mes reportages de fond.

J’ai tout de même proposé cette série dans sa totalité pour des concours."

Tu as l’air d’être une touche à tout.
À quoi as-tu envie de te frotter en ce moment ?

"Actuellement, je travaille sur deux projets très différents. Le premier est un reportage destiné à la presse ; et l’autre relève d’avantage du travail d’auteur.

Le reportage traite d’un refuge animalier et des animaux maltraités qu’il recueille. Je souhaite dénoncer cette maltraitance, raconter leurs histoires et créer de l’empathie pour eux à travers mes photos.

J’essaie toujours de faire ressortir le positif lorsque j’aborde des sujets difficiles. Lorsque j’ai fait ma série Welcome to the City, sur les migrants de Calais, il m’était difficile de les photographier dans leur misère. Du coup j’ai pris le parti de montrer les clandestins qui s’étaient improvisés commerçants, créant une ville improbable, avec une vie sociale organisée ; malgré les conditions dans lesquelles ils vivent. Je voulais montrer cette force.

Le deuxième sujet sur lequel je travaille est amusant puisque c’est lui qui est venu à moi. Il s’agit d’un travail sur un couple dominant-dominé. C’est l’un des partenaires de ce couple qui m’a contacté après avoir vu ma série Désir Obscur.

Je trouve intéressant de voir comment je vais réagir face à cela car je suis plutôt d’une nature pudique. Mais je crois que mon envie d’apprendre et mon intérêt pour les autres dépassent cette pudeur. Avec ce sujet, je découvre un milieu qui m’était inconnue, je prends conscience du respect qu’il y a dans cette pratique, entre les partenaires ; et j’apprends beaucoup en discutant avec ce couple. Ce travail est vraiment très intéressant et je pense que ce sera un sujet sur du long cours."

Tu serais plus heureuse d’être publiée sur un sujet presse ou auteur ?

"Je mets la même implication dans les deux. Mais je pense que je me vois plus un avenir dans le documentaire. J’aime m’intéresser aux autres, et je retrouve cela dans la photo documentaire. Ce qui me plaît c’est d’échanger et d’apprendre des autres.

Mes travaux d’auteur relèvent d’avantage du plaisir personnel."

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Indiscrétions photographiques 

Quel est ton matériel et pourquoi ?

"La plupart du temps je travaille avec un Reflex Nikon D610. Il est pratique pour bosser.

Mais j’ai plusieurs optiques, selon ce que je souhaite réaliser. Ceux que j’utilise le plus souvent sont un 24x70 pour les photos d’entreprise et un 16 millimètres pour l’architecture. Toutefois j’ai aussi un un 50mm et un 24 à décentrement. J’ai aussi un Quadra Elinchrom et du matériel de studio ; en bref, je m’adapte.

Pour certains de mes reportages, j’utilise aussi un Fujifilm X100F. L’avantage de cet appareil c’est qu’il est petit et qu’il ne fait pas de bruit. Il est d’ailleurs pratique pour les photos que je réalise actuellement au refuge animalier, car ça me permet de ne pas effrayer les animaux.

Pour mon travail sur le couple, je leur ai donné un Polaroïd qui accompagnera la série que je ferai avec le Fujifilm.

J’ai oublié de te dire la dernière fois que j’ai plus que deux optiques, le 24x70 et le 16mm sont les plus utilisés mais j’ai aussi un 50 mm et un 24 à décentrement. J’ai aussi un Quadra Elinchrom et du matériel de studio. Sinon à part ça, c’est bon tu peux le publier."

Que t’apporte la photographie ?

"La photographie m’apporte beaucoup psychologiquement, et à plusieurs niveaux.

Chaque boulot, chaque série que j’ai faite, m’apporte personnellement. C’est une expérience de vie à chaque fois. Par la photo je ressens de l’amusement, et l’envie de maîtriser de nouvelles techniques. Mais cela me permet aussi de bousculer mes codes."

(Crédit Photo portrait : crédit photo : Christian Sanna)

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[ALUMNI] L'ETPA au Festival Tubecon

01 juillet 2023

L'ETPA, partenaire de Tubecon, était présente au festival le samedi 1er juillet au The Social Hub à la Place de l’Europe de Toulouse.Le Tubecon est un événement permettant d'échanger avec plus de 20 influenceurs. Jusqu'à cette année, le festival était en digital, mais pour cette 4e édition les créateurs de contenus ont pu rencontrer leur communauté.Le festival :Il y avait diverses activités, de 10h à 18h il était possible d'assister à des animations, comme des sessions "chillchat" où il était possible de dialoguer avec les influenceurs. Parmi les influenceurs, on a retrouvé Celia Felicci, Achillemagic, Djayzon Karavane, Edou.sj et les toulousains The Wingzer, Candice Dejan, Marfit, Royza et Lousk... En plus de cela, il y a eu des shows, et les visiteurs ont pu participer à des jeux tels que "Gran Turismo Sport" sur un simulateur. Il y avait des casques de réalité virtuelle et des bornes d’arcade avec Street fighter II, Pacman, King Kong. Il y a aussi eu des jeux en réseaux sur des PC (dont Trackmania), tandis que sur PS5 il y avait FIFA 23 et Super Smash Bros sur Nintendo Switch.Il y avait aussi des activités sportives, avec une initiation au rugby (avec Ligue Occitanie Rugby Diego Sarthou et Vincent Clerc), au basket (avec Hoops et Toulouse Basket), au breakdance et à l'afro dancehall (avec l'Ice Crew et Break in school).Différents stands proposaient des activités comme par exemple l'école ESMA qui permettait d'essayer les jeux des élèves, il y avait aussi des sessions make-up / coiffure (avec le Campus Jasmin), un bar à ongle (avec Victoria Baby), des customisations / nettoyage de sneakers (avec Dr.Sneakers Store), des cours de cuisine (avec Manon), et des foodtrucks...Pour finir, de 18h à 22h il y a eu 3 concerts.Notre stand Ilana Vogelweith tenait le stand de l'ETPA, elle a réalisé les photographies. Ilana est une ancienne étudiante de l'ETPA. Elle a obtenue son BTS photographie en 2016, et aujourd'hui elle est photographe portraitiste, sur Toulouse.L'équipe de Tubecon avait prévu tout un set ! Il y avait une zone avec un décor de plage avec différents accessoires (bouées, chaises de plage, lunettes, palmes...), et une zone pour faire des portraits en noir et blanc.Si vous avez participé, et que vous n'avez pas reçu vos photos, vous pouvez les demander à l'adresse mail suivante : s.vacquier@ecolescreatives.com

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[ALUMNI] Exposition "Le cinéma aime l'Occitanie"

16 juin 2023

C'est environ 80 films par an qui sont tournés en Occitanie. Pour l'occasion, viens à l'exposition "Le cinéma aime l'Occitanie" à l’Hôtel de Région de Montpellier.Occitanie films présente l’exposition en partenariat avec Le Club de la presse Occitanie, et La Région Occitanie.Roger Arpajou, l'un des 15 photographes exposés :Roger, est un ancien élève de l'ETPA. Il a débuté sa carrière dans le reportage, dans une époque où la Guerre Froide était toujours présente. Par la suite, il a créé son studio à Cazères où il réalisait des portraits, et des mariages. C'est seulement plus tard, en 1987, où il a eu l'opportunité de réaliser quelques clichés pour le film La Passion Béatrice, de Bertrand Tavernier. Le producteur, intéressé par ses clichés l'a recontacté pour le film Il est génial papy, film de Michel Drach. Depuis, il réalise des photographies de tournages et des affiches de films.L'exposition Composée de 24 photos, elle reflète la diversité des films en présentant les différents corps de métiers nécessaires à la réalisation des films tournés sur le secteur d'Agnès Varda (cinéaste), Jean-Baptiste Durand (réalisateur et auteur), André Téchiné (réalisateur, acteur et scénariste), et de réalisateurs / scénaristes (avec Léa Fehner, les frères Larrieu et Dominik Moll).Les autres photographes exposés sont Cécile Mella, Fabien Malot, Ulrich Lebeuf, Camille Sonally, Julien Goldstein, Jean-Loup Gautreau, Anaël Garcia-Drieu, Alain Héraud, Jérôme Prébois, Julien Panié, Jean-Claude Lother, Thibault Grabherr, Éric Travers, et Séverine Goupil.Prochaine visite, gratuite et ouverte à toutes et tous :Mardi 4 juillet à 18h30, visite de l’exposition, en présence de l’équipe d’Occitanie Films et de photographes de plateau.Si vous souhaitez vous inscrire à la visite du 4 juillet à Montpellier : clique iciAdresse de l'exposition : Parvis de l'Hôtel de Région à Montpellier - 201, Av. de la Pompignane, 34000 Montpellier.Visites passées :- Le samedi 10 juin à 11h, visite audio-décrite de l’exposition par Marie-Christine Fourneaux, en partenariat avec l’antenne régionale de la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France.- Le vendredi 16 juin à 18h30, visite de l’exposition, en présence de l’équipe d’Occitanie films et de photographes de plateau.© Roger Arpajou / Fidélité Productions / Wild Bunch - Quand on a 17 ans d'André Téchiné© Liza Bibikova pour Occitanie films.

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